AU COEUR D'UNE OEUVRE

 

 

 

LA FRANCOPHONIE DE SANG

1940 :

Aperçu sur l’effort de Guerre en Afrique Centrale (AEF – Cameroun)

Un Roman D’Hector Marie TCHEMO

Edition CLE Yaoundé 2004

Extrait :

 

’PUISSENT LES GENERATIONS FUTURES NE JAMAIS OUBLIER….

Au moment où dans le golfe de Guinée, l'Afrique centrale reprend de l'intérêt géostratégique et économique pour les grandes puissances désireuses, entre autres, de plates-formes terrestres pour la projection des forces, il importe que cette région ne soit plus seulement pourvoyeuse de ressources humaines et de matières premières. Sa population aspire, avec le concours de tous, à un meilleur développement et à la paix sociale. Les populations devraient bénéficier des dividendes d’énormes potentialités géologiques dont regorge son sous-sol pour   échapper aux pandémies du siècle et aux effets négatifs de la mondialisation en cours, pour qu'à la francophonie, tout le monde retrouve la symphonie. Il s'agit, au-delà de la sauvegarde des "intérêts vitaux", de transcender le concept impérial des conquêtes coloniales des XVIIIe et XIXe siècles pour établir, durablement, avec les anciennes colonies, une communauté culturelle dont les fondements ont été jetés par le lourd tribut humain des combattants africains des deux guerres mondiales dans leur contribution irremplaçable pour la libération de la France.’

 

A la lumière de cet extrait de la page 70 du Roman d’Hector Marie TCHEMO, le ton de l’ouvrage ne se fait pas de doute….Brillant officier, Camerounais St Cyrien, diplômé de la 103 promotion de l’Ecole de guerre de Paris et de l’Institut International du droit international humanitaire  de San Remo (Italie), le romancier nous fait découvrir à travers cet ouvrage d’une centaine de pages, la place de choix que l’Afrique Centrale a joué pour la libération de la France…D’une rigueur propre au militaire de carrière qu’il est, la situation de 1940 est peinte en trois étapes :

* L’Europe d’abord où l’Allemagne nazi marche sur la quasi-totalité des Etats, sauf l’Angleterre dont la Royale Air Force résiste aux assauts de l’aviation nazi. La France humiliée, ne peut que capituler et collaborer (régime de Vichy), le Général de Gaulle qui défend la France Libre est refugié à Londres sans territoire.

* En Afrique francophone, notamment en AOF comme en AEF-Cameroun, les gouverneurs sont tous vichystes acquis à la cause de Pétain, pourtant dans l’appel du 18 juin 1940, le Général de Gaulle affirme que ‘’La France n’est pas seule,….qu’elle peut compter sur ces colonies’’.

 

Les Africains au cœur des combats pour la libération de la France.

De l’arrivée du Général de Gaulle et du Colonel Leclerc à Douala en 1940 à la recherche de soutien et d’espace stratégique, Hector Marie TCHEMO avec minutie retrace comment du Cameroun, premier soutien de la France Libre, le Tchad du Gouverneur Félix Eboué se joint à l’aventure, la Centrafrique, le Congo jusqu’à la reddition des Vichystes du Gabon.

Véritable bréviaire d’histoire tant militaire que sociologique, le roman d’Hector Marie TCHEMO est une invite à un devoir de mémoire pour  les dirigeants actuels de la France qui par l’émigration choisie du Président Sarkozy, les charters de refoulement des africains dits ‘’ sans papiers’’ oublient que les bannis d’aujourd’hui sont ceux là qui hier se sont sacrifiés pour la libération de la France qu’ils appelaient avec affection ‘’ la mère Patrie’’

De cet ouvrage dont nous vous invitons à lire, l’auteur nous montre comment un jeune capitaine Français, Leclerc fuit la France occupée et rejoint le général de Gaulle à Londres et reçoit de celui-ci mission d’aller au Cameroun rallier les africains à sa cause. De Douala où il débarque le 26 Août 1940 avec 22 hommes, il convint sans heurts les Camerounais à se rallier à sa cause, il établit son Quartier Général à Douala et de là rallie le Tchad du gouverneur Félix Eboué, la Centrafrique et le Congo Brazzaville ; la France libre a ainsi pour la première fois, une assise territoriale….C’est de là que commence la mobilisation pour la libération de la France ;les premières troupes coloniales bravent l’hostilité de la forêt, du désert par ses colonnes de porteurs, ses filles qu’il fallait offrir aux soldats venus de la métropole en cantonnement à Yaoundé pour assouvir leurs libido sans oublier les matières premières qui servaient à soutenir l’effort de guerre. Les combattants allant du Cameroun, du Congo, du Gabon rallié après des combats violents aux larges de Libreville, la Centrafrique, rejoignent le Tchad où ils sortent vainqueurs d’un combat important en Lybie, puis au Soudant et prêtent serment qui ne s’arrêteront que lorsque le drapeau Français aura flotté sur la cathédrale de Strasbourg, ce qui fut le cas…C’est ici un fait historique indéniable que nul n’a le droit d’effacer ou d’écrire à sa manière…L’homme est un produit de l’histoire et c’est d’elle que se construise les relations entre les peuples, les nations voire la marche de l’humanité. L’Europe en générale et la France en particulière doivent se rappeler du rôle essentiel que l’Afrique en générale et l’Afrique Centrale ont joué pour le monde libre. La libération de la France a eu pour fer de lance, l’Afrique Centrale qui lui a offert sa première base territoriale, des combattants sans oublier les matières premières nécessaires à l’industrie de guerre. Imaginez un combattant de cette guerre ayant participé à la libération de Paris voir son petit fils descendre d’un avion charter en provenance de la France parce que y vivant en situation irrégulière ou mieux encore refusé de visa à l’ambassade de France du Cameroun, du Gabon, du Congo ou de tout pays africain ayant consenti le sacrifice suprême ! L’histoire est têtue certes….Les lois sont des lois , elles restent et nous n’avions aucune prétention de vouloir les discuter, puisque émanant de la souveraineté d’un peuple voir d’un pays…Les africains ont des revendications légitimes envers la France et elle a le devoir de les prendre en considération…Et l’émigration choisie ?.....Des mots et rien que des mots…Mes grands parents ralliant l’appel du Général de Gaulle après un travail de terrain d’un homme d’exception, le Général Leclerc se retourneront dans leurs tombes en écoutant ses mots…

 

 

 

Titre (posté le 08/04/2011 à 21:15)

KADDAFI, la CIA et les marchands de mort.

Extraits :

Dix-huit ans après son accession au pouvoir, le ler septembre 1969, cet homme demeure très largement une énigme. Chacun croit le connaître mais personne en fait n'a jamais réussi à décrire autre chose qu'une des multiples facettes de Mouammar Kaddafi, fils d'Aboumeniar et de Aïcha. De lui, il n'existe toujours aucune véritable biographie, simplement des approches — historiques, religieuses, hagiographiques ou hostiles voire même féministes — de ce qu'il est et de ce que fut son chemin.

Les fragments de la vie de Mouammar Kaddafi abondent, mais le puzzle demeure à assembler. On sait qu'il est né sous une tente dans le désert, unique garçon d'une famille de quatre enfants dont le père, modeste bédouin qui élevait un troupeau de chèvres et de chameaux, mourut en 1985. Il fut, dit-on, le premier des siens à savoir lire et écrire. Il fréquenta l'école primaire à Syrte, le collège à Sebha puis à Misrata, l'Académie militaire enfin, à Benghazi. On connaît quelques-unes des clefs majeures qui expliquent à la fois son discours et son comportement. Sa fascination pour Nasser, tout d'abord, dont il apprenait par coeur les harangues et dont le manuel, La Philosophie de Ici révolution, lui servit de modèle lorsqu'il voulut renverser la monarchie sénoussite. La mort du Raïs, le 28 septembre 1970, fut pour lui une rupture décisive. Il s'est senti l'héritier, le dépositaire unique et le porte-flambeau d'une pensée, d'une manière d'être arabe qui l'avait façonné.

Son enracinement dans les traditions bédouines ensuite :'il déteste la ville, l'immobilité sédentaire et les structures formelles, figées. Il rêve — rêve nostalgique — d'une société naturellement juste où l'autorité serait administrée par consensus. Même si la réalité l'oblige, tout au moins l'estime-t-il, à se comporter en autocrate impitoyable, Kaddafi est sincère sans nul doute quand dans ses logorrhées fantasmatiques il décrit une Jamahiriya où il ne dirige rien et où toute l'autorité est entre les mains du peuple. Ce peuple idéal tant désiré et tant vilipendé, parce qu'après tout les Libyens, grands amateurs de gadgets, de stéréo et d'automobiles, ne ressentent au fond d'eux-mêmes aucune vocation à l'héroïsme. Et certaines nuits de méditation, parfois, Kaddafi doit se dire qu'il n'a pas le peuple qu'il mérite.

L'influence encombrante, omniprésente, étouffante de sa mère, enfin. Décédée en 1978, Aïcha fut sans nul doute une mère abusive. Lui la vénérait. Et son étrange passion pour les femmes, le malaise qu'il éprouve devant elles, son féminisme militant aussi, viennent sans doute de là. Tout comme cet accès de romantisme fou qui le pousse parfois à déclarer son amour à une journaliste de passage, ou à envoyer à Imelda Marcos un tendre message accompagné d'un Coran dédicacé et d'une supplique lui enjoignant de se convertir à l'islam.

Et puis il y a la face sombre, dure, violente de Kaddafi. Les pendaisons d'étudiants en direct à la télévision. Les multiples disparitions. Les assassinats d'opposants. Les coûteuses aventures extérieures. Les liquidations de proches compagnons. Les crises de paranoïa aiguës. Aujourd'hui, quand il quitte son repère de la caserne de Bab Aziziya à Tripoli, trois convois partent dans trois directions opposées afin que nul ne sache où il se trouve. Quand il doit s'envoler, deux avions prennent l'air à l'avance et tournent autour de l'aéroport pendant au moins deux heures, le temps, pour une bombe éventuelle, d'exploser. Et il décide parfois, au dernier moment, d'embarquer dans un troisième appareil.

Comment dessiner un portrait juste à partir de tant de profils contradictoires ? L'ambition de ce livre n'est pas d'offrir au lecteur la biographie qui demeure à écrire  de Mouammar Kaddafi, mais de lui fournir une clef supplémentaire et, pensons-nous, capitale, permettant d'accéder au personnage : ses rapports avec l'Amérique.

La première partie de l'ouvrage relate l'extraordinaire aventure du marchand de mort Edwin Wilson, vendant à Kaddafi, de la fin des années soixante-dix au début des années quatre-vingt, vingt tonnes d'explosifs, des fusils mitrailleurs, des uniformes, une usine de fabrication de bombes clefs en main et une école de terrorisme animée par des baroudeurs sur le retour. Cette affaire véridique racontée à sa manière,  incontestablement antilibyenne ,  par l'écrivain américain Joseph C. Goulden à l'issue d'un minutieux travail d'enquêteur compose, chapitre après chapitre, une irrésistible et haletante série noire. Mais elle est beaucoup plus que cela. Edwin Wilson, ancien agent contractuel de la CIA, longtemps réfugié à Tripoli et aujourd'hui emprisonné aux États-Unis après qu'un jeune attorney fédéral a mené à ses trousses une chasse à l'homme fantastique, est Américain en effet ; et parmi la troupe des mercenaires qu'il a recrutés pour le compte de la Libye — du tueur psychopathe à l'artificier maladroit en passant par le poivrot tragique —, presque tous, un moment donné, sont passés par les services secrets américains ou les Bérets verts avant d'échouer sur le rivage des Syrtes. C'est dire, donc, si les relations américano-libyennes, vues à travers ce prisme, sont atypiques, passionnelles et terriblement ambiguës.

La seconde partie de ce livre, fruit d'une longue enquête effectuée tant à Washington et à New York qu'à Tripoli, retrace l'étrange, violent et fascinant face-à-face entre Mouammar Kaddafi et quatre présidents des États-Unis : Richard Nixon, Gerald Ford, Jimmy Carter et Ronald Reagan. Du ler septembre 1969, date de l'opération A/ Qods et de la prise du pouvoir jusqu'au 15 avril 1986, jour de l'opération Eldorado Canyon et des bombes américaines sur Tripoli et Benghazi. Le récit d'une histoire où la fascination réciproque côtoie la haine et où le compromis et les compromissions, sur fond de pétrole et de dollars, constituent une tentation permanente.

Ces deux parties de l'ouvrage, en somme, peuvent fort bien se lire séparément. La première est une sorte de bouffonnerie tragique et la seconde, un drame en trois actes qui finit mal. Mais ensemble, elle compose une pièce étrange, unique dans le théâtre des relations internationales contemporaines. Où, un peu comme dans Les Gazelles d'Ibrahim El Fagih, dramaturge libyen fort apprécié, dit-on, de Mouammar Kaddafi, on ne distingue plus guère l'attirance de la répulsion.

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